Rues vides, plages désertes, routes brumeuses. Des silhouettes d’hommes anonymes, des ombres. Voitures à l’arrêt, pneus crevés, parasols repliés. Sous la pluie ou dans la chaleur qui écrase, un sentiment étrange de fin du monde circule, en suspens, à travers les images de Pauline Alioua.
Que s’est-il passé ? Est-ce que quelqu’un a disparu?
Pauline Alioua photographie ce qui a été et qui n’est plus. Partout. Par tous les temps. La nuit, le jour. Nowhere.
L’absence de l’être aimé révèle un monde nu, cru, débarrassé d’illusions. Ni accueillant, ni indifférent, ni bon ni mauvais : un monde en nuances de gris, débarrassé des couleurs aveuglantes de l’Amour.
Une marche commence alors. Une quête. Intérieure, extérieure. A travers des terres inconnues qui ne peuvent être découvertes que pendant l’errance et qu’après avoir abandonné l’espoir d’un retour en arrière. La solitude et le silence pour compagnie. Sur le chemin, des doutes subsistent, des souvenirs jaillissent et se confondent avec la réalité et les éléments, comme un mirage. Est-ce lui, là-bas, fantôme hors d’atteinte, qui marche et se repose, qui lui fait signe de s’avancer, qui l’invite à le rejoindre ?
Pauline Alioua photographie ce qu’il reste à voir une fois que le choc de la rupture a été reçu. L’effondrement intérieur ouvre un espace de vide, un espace pour que la vie se répande, et qui offre une possibilité de voir de nouvelles choses, de regarder autrement, d’aller ailleurs. Comme un fleuve qui reprend son cours après la sécheresse. Sentir comme avant. Comme jamais.
Le livre comprend 44 photographies. Il est auto-édité en janvier 2016 en 100 exemplaires signés et numérotés. Prix de vente : 20 euros.